Il est grand temps...
... de poster la note qui clôturera ce blog. Pourquoi ai-je tant tardé ? Un manque réel de temps ? La paresse ? La boule au ventre à l'idée de tourner définitivement cette page de ma vie ? Le manque d'inspiration ? Le trop plein d'inspiration ? Un mélange de tout ça, c'est certain.
Au départ, je pensais poster encore plusieurs articles à mon retour, et puis finalement, les jours ont passé, puis les semaines, et après vous avoir conté notre dernier voyage, j'ai trouvé que ces autres notes ne me correspondaient plus, n'étaient plus en adéquation avec le retour en France. Trop de décalage. Car c'est bien de ça dont il a été question durant ces derniers mois : le décalage, entre la vie américaine et la vie française. A peine descendue de l'avion, je n'ai eu de cesse de tout faire pour me réadapter. Il y a encore des jours où nous comparons, où nous nous disons "Ah, il y a un an, on faisait..." et le gouffre entre les deux semblent sans fin. Mais à côté de ça, nous reprenons nos marques et écrivons une nouvelle page de notre vie. Ne pas regarder en arrière, aller de l'avant.
Fin juillet, quand nous sommes rentrés, nous avions l'impression d'être revenus temporairement, genre "On repart dans quinze jours dans notre appartement de Caroline du Nord". Et peu à peu, cette sensation a laissé place à une autre : celle de n'être jamais partis de France. Et c'est ça le plus dur je crois, cette question qui revient sans cesse "T'es sûr qu'on est vraiment restés un an aux États-Unis ?". On a peur d'oublier, on a peur de perdre tout ce que ça nous a apporté : l'optimisme, l'ouverture d'esprit, la langue, la découverte d'une autre culture, le goût des voyages, la sérénité, le calme.
Je ne sais pas trop comment faire le bilan de cette année. Pour résumer, je pense pouvoir simplement dire que si quelqu'un venait à moi pour me demander conseil, pour me poser la fameuse question "Je pars ou pas ?", je lui répondrais : FONCE. N'hésite pas une seconde, fonce. Une année pareille, ça apporte tellement, c'est inoubliable. Je ne perds bien sûr pas de vue que nous étions deux et que nous avons eu une situation privilégiée grâce à la boîte de Ludo. Mais en tout cas, je peux assurer, les yeux fermés, que ce fut la plus belle année de ma vie. Je n'aurais jamais imaginé accomplir la moitié des voyages que l'on a fait, découvrir le quart de ce que la vie nous a mis sous le nez.
Les USA, c'est pas tout beau tout rose, bien au contraire, et nous le savons tous. Mais notre année le fut, et je n'aurais de cesse de réaliser la chance que nous avons eue.
Nous sommes à présent rentrés depuis trois mois. Oh mon Dieu. Trois mois. J'allais écrire deux, et puis j'ai compté sur mes doigts, et non. Trois. Mois.
Depuis, nous avons repris nos marques. Ludo a entamé sa dernière année d'école de Chimie, et de mon côté j'ai retrouvé un travail. Pour éviter de me laisser abattre par ce côté "la vie reprend son cours monotone", j'essaie de garder à l'esprit le côté souriant et chaleureux des américains, et de ne pas le perdre. En outre, la chose la plus précieuse que cette année m'aura donné, c'est un regard neuf sur ce qui m'entoure. Savoir apprécier les petits riens qui font les beaux moments, poser ses yeux sur les paysages qui nous entourent, qu'on connaît pourtant depuis dix, vingt ans, et là, d'un coup, prendre conscience de leur beauté et de leur richesse. Observer un oiseau qui vole de branche en branche, un nuage à la forme étrange, le soleil qui joue à travers le feuillage automnale.
Pour contrebalancer la saveur perdue des voyages mensuels, je redécouvre mes plaisirs quotidiens : trouver un bon coiffeur, acheter des livres sans me demander si je pourrais les ramener dans ma valise, avaler les séances de cinéma, déguster un bon vin rouge avec un excellent fromage, et puis surtout avoir au téléphone les gens que j'aime, les revoir enfin, rencontrer pour la première fois les bébés nés l'année dernière, serrer tout ce beau monde dans mes bras.
Bref, il est difficile de mettre un point final à Donuts et Cie, mais ça y'est, il arrive. Avant de partir, je souhaite vous dire à vous, lectrices, lecteurs, anonymes, famille, ami(e)s : Merci. Merci d'avoir pris de votre temps pour survoler ou lire ces pages, supporter mes âneries, regarder les photos et vidéos. Merci pour les commentaires, toujours appréciés et lus avec le sourire, soyez-en sûrs. C'est aussi grâce à vous que ce blog a eu une jolie vie, je ne l'oublie pas :)
Sur ce, votre fidèle serviteur Valentine se retire sur la pointe des pieds, mais dans un grand éclat de rire : on ne perd jamais les bonnes habitudes.
The Cheesecake Factory, comme dans The Big Bang Theory
Notre équipe de Hockey, les Hurricanes !
Jour de l'an new yorkais, sous la neige
Valentine & 30 millions d'amis
Musée des sciences de Caroline du Nord
A vous les studios !